mardi 19 avril 2011

Lille centre, place du Théâtre et boulevard Carnot

Sur la place du Théâtre s'élèvent deux des monuments les plus emblématiques du Lille du début du XXème siècle, l'Opéra et la Bourse de Commerce, deux bâtiments construits par Louis-Marie Cordonnier (1854-1940).
La Place du Théâtre en 1905. 
L'ancien Théâtre est détruit et le nouveau n'est pas commencé. La Bourse n'existe pas. On voit à gauche la Vieille Bourse et le Rang Beauregard. Au fond, la rue d'Esquermes.
La construction de l'Opéra (avant 1914)
La construction de la Bourse de commerce (avant 1914).
La Bourse de commerce a été édifié de 1906 à 1921 dans un style inspiré du XVIIème siècle, notamment par l'utilisation des travées comme dans le rang Beauregard qui lui fait face. C'est ce style éclectique mais toujours inspiré par la Flandre qui a fait la célébrité de Cordonnier. le beffroi avec ses quatre échauguettes reprend le plan de celui de Douai ou de Béthune mais adapté au style néo-baroque.


L'autre monument est l'Opéra. L'ancien bâtiment dit "Grand Théâtre" de Lequeux brûla en 1903 et en 1907, le conseil municipal décida de la construction d'un nouvel opéra. Déjà architecte de la Bourse et assez peu apprécié de certains édiles lillois, Cordonnier présenta deux projets. Un, sous son nom, dans un style néo-flamand et un autre, sous pseudonyme, d'un néoclassicisme teinté d'Art Nouveau. Ce fut ce projet qui fût choisi.
Le bâtiment, commencé en 1908, s'inspire de l'Opéra Garnier. Il est inauguré pendant l'occupation allemande, en 1917, par Rupprecht de Bavière (1869-1956) qui fut un opposant résolu au nazisme quelques années plus tard. L'inauguration officielle eut lieu en octobre 1923.
Les bas-reliefs qui ornent les côtés de la façade sont très inspirés par l'Art-Nouveau.
Le fronton représente Apollon entouré de Melpomène, Thalie, Euterpe et Terpsichore. il a été exécuté dans un style néoclasique par Hippolyte Jules Lefebvre (1863-1935), surtout connu pour ses sculptures au Sacré-Cœur de Paris. On peut regretter, cependant, que ce fronton donne un côté embourbé au groupe divin et manque un peu d'élan.
Louis Marie Cordonnier avait aussi un côté mégalomane, puisqu'il envisageait de raser l'îlot Beauregard et de transformer le boulevard Carnot en une voie triomphale rejoignant le Grand Boulevard tout neuf et la Grand Place agrandie ainsi de moitié.
L'immeuble de l'angle de la rue de la Clé et du boulevard Carnot est donc le vestige d'un îlot hausmannien inachevé datant de 1911, dont les plans furent dressés par Armand Lemay. On peut d'ailleurs voir les pierres d'attente à l'arrière.

Une petite partie du boulevard Carnot a ainsi été bâti en immeubles de style éclectique marqués par l'influence de l 'Art Nouveau. tel est le cas de l'actuel Hôtel Mercure installé dans un immeuble construit par Albert Baert (1863-1951) qui fut un des architecte les plus prolifiques de la Métropole.

Un autre immeuble de Baert présente un beau vitrail correspondant à la montée d'escalier.
Armand Lemay est donc l'autre architecte de cette partie du boulevard. On lui doit des maisons tout aussi luxueusement décorées que celles de son confrère.



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