dimanche 8 mai 2011

Lille centre, église du Sacré Cœur

L'église du Sacré Cœur domine la rue Nationale de ses 75 m de hauteur au clocher. 

Cette église est une des plus vastes de la Métropole avec ses 90 m de long, 24 m de large et 22 m de hauteur sous la voute centrale.
La construction de l'église provient d'un voeu prononcé par les religieuses du Sacré Cœur le 7 octobre 1870 priant Dieu que les prussiens ne pénètrent pas à Lille. Le même voeu fut prononcé à Lyon, ce qui entraîna la construction de la basilique de Fourvière.
Un concours fut lancé et ce fut Jules Louis Batigny (1838-1909) qui le remporta. Cet architecte né à Valenciennes fut second Prix de Rome en 1866. Il fut ensuite inspecteur des travaux de l'Opéra Garnier. Son œuvre principale est, outre l'église du Sacré-Cœur, l'Ecole nationale des Arts et Métiers (1881-1900). Il fut Grand Prix de l'Exposition Universelle de Paris en 1900.
Il opta pour un style néo-gothique qui se partageait avec le néo-roman la faveur du public, depuis les reconstructions de Viollet-Le-Duc. Ce style est bien présent sur la façade du narthex et sur le tympan du portail central.

Les travaux vont s'étaler sur plus de 50 ans (1875-1928). La première campagne de travaux a lieu entre 1875 et 1878. Les chapelles absidiales sont construites vers 1880, puis l'avant de la nef entre 1895 et 1898. L'église est consacrée le 20 juin 1902. Cependant, le clocher est inachevé. 
Ci-dessous, une photo de l'église, antérieure à 1914, avec le clocher inachevé.
Le clocher sera terminé en 1928 sous la direction de l'architecte Charles Sarazin (1873-1950).
Charles Sarazin était berruyer d'origine puis s'installa à Paris comme architecte. Il fut un grand ami de Henri Sauvage (grand maître de l'Art Nouveau) et fut son associé entre 1901 et 1916. Il dirigea la construction d'hôtels et de villas au Mexique. Il s'installa ensuite, entre 1918 et 1926, à Lille. Il retourna ensuite à Paris puis s'installa dans le midi de la France où il mourut. Sa proximité avec l'Art Nouveau, ne se montre pas dans le clocher de l'église. Sarazin a conservé l'unité néo-gothique de l'ensemble.
Malgré la durée des travaux, l'intérieur de l'église présente un grande unité et fait une belle impression sur le visiteur.
Mais, plus que l'église en elle même, c'est le mobilier et les vitraux qui méritent une attention particulière et font du Sacré Cœur un véritable musée du néogothique.
Le plan de l'église est basilicale, c'est à dire qu'un déambulatoire tourne autour du chœur. 
Le chœur est entouré de magnifiques stalles sculptées par Charles Buisine-Rigot (1820-1893), ébéniste et sculpteur qui est intervenu dans de nombreuses églises de Lille et de la région. Du fait de son activité pour l'Eglise, il fut fait Chevalier de l'ordre de Grégoire le Grand.
Le fond du chœur est occupé par un immense maître-autel en marbre de carrare, bronze et pierres semi-précieuses. Il a été sculpté par Buisine-Rigot sur les plan de Batigny. Il fut présenté à l'Exposition Universelle de 1900. Si le style peut paraître un peu désuet, il faut reconnaître que ce maître-autel est un sommet de virtuosité technique.




Les énormes candélabres qui entoure le maître-autel et les girandoles qui ornent les piliers sont de l'orfèvre parisien Renaud Placide Poussielgue (1847-1891). Les candélabres ont été offerts à l'église par une grande famille en 1893.

Sur le côté gauche de l'église, au début du déambulatoire, on peut admirer un extraordinaire orgue de chœur ou orgue d'accompagnement de style néogothique anglais, de la fin du XIXème siècle, œuvre de la fabrique Berington & Sons.

Les vitraux les plus célèbres sont situés dans les chapelles absidiales et particulièrement dans la chapelle du Vœu. Ils ont été réalisés par la maison Lorin, fondée à Chartres par Nicolas Lorin en 1869 et toujours en activité. Les cartons sont du peintre valenciennois Charles Crauk (1819-1905) dont un certain nombre d'œuvres sont au Musée des Beaux-Arts. Ces vitraux ont été inaugurés en 1890. Ils représentent différentes scène de l'Ancien et du Nouveau Testament.




Dans la chapelle St-Joseph, les vitraux, toujours de la maison Lorin, racontent des scènes de la vie de St-Joseph.
Le transept est éclairé par trois rangées d'ouverture, une rosace sous la voute, cinq, puis deux grandes fenêtres. 
Ces grandes fenêtres sont occupées par les figures des quatre Evangélistes , deux dans le transept droit et deux dans le transept gauche. Ils sont toujours signés Lorin et date de 1890.


La magnifique chaire en chêne est signée Buisine-Rigot. Elle est ornée de scènes de la vie du Christ. Le dais en bois, en forme de pinacle, est un chef-d'œuvre du néogothique.




Au revers de la façade, on peut admirer un magnifique orgue construit par le facteur bruxellois Pierre Schyven (1827-1916) qui avait longtemps travaillé avec Jospeh Merklin.

L'ensemble des confessionnaux a aussi été sculpté par Busine-Rigot. Ils sont tous différents. En voici un exemple :
Juste à gauche de l'entrée de l'église, on peut voir la chapelle baptismale. Les vitraux sont datés 1899 et sont dus à la maison Haussaire. L'entreprise d'origine rémoise Haussaire frères a duré de 1874 à 1905. C'est Ernest qui s'était installé à Lille et avait son atelier rue des Stations. Il a beaucoup travaillé pour les particuliers et de nombreux vitraux encore visibles sur les fenêtres des maisons proviennent de cet atelier.





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