L'avenue des Lilas est une voie sans issue qui donne sur la rue Saint-Gabriel et s'arrête au niveau des lignes de chemin de fer qui se dirigent vers la gare Lille-Flandres et vers Paris. Sur le côté, part la petite rue Daguerre.
C'est avec la rue Gounod, une des plus caractéristiques de la "Belle Epoque". En 1895, Charles Rogez devient propriétaire du terrain, qu'il décide de lotir afin de construire une rue bordée de maisons belles et pittoresques.
Ce sont Emile Vandenbergh et Léonce Hainez qui assurent la direction du chantier.
Emile Vandenbergh (1827-1909) est un des plus importants architectes du Nord, connu notamment pour la construction de la Cité Philanthropique en 1860. Il a co-fondé la Société des Architectes du Nord en 1868.
Léonce Hainez (1866-1916) est son élève. En 1904, il est nommé architecte en chef du département du Nord. Il est surtout connu pour la construction du Théâtre Sébastopol.
La rue a peu changé, sauf une ou deux maisons détruites par un bombardement en 1942.
Voici une photo prise avant 1914.
Voici une photo prise en 2011
L'entrée de l'avenue des Lilas est marquée avec une certaine emphase par une plaque sculptée à l'angle de la rue Saint-Gabriel.
C'est ensuite une succession de villa aux architectures extrêmement variées. Dès l'entrée de la rue, on a un pavillon doté d'une tour qui marque en marque bien le début.
Suit une maison dotée d'un bel oriel en bois orné de vitraux.
Les trois villas suivantes sont jumelles et reprennent un vocabulaire plus rural, évoquant aussi bien le chalet que le cottage, avec des balcons protégés par des pergolas en bois.
Marquent la partie médiane de la rue, une villa au pignon de bois plus imposant reprend l'oriel de la première maison, en le mêlant au parfum campagnard du style chalet.
Succédant à cette villa, deux maisons reprennent le style de la première, mais avec des oriels sur deux niveaux, évoquant ainsi un bow-window. On remarquera les subtiles différences entre les éléments architecturaux proches, évitant ainsi toute monotonie.
Les maisons suivantes de ce côté de la rue, changent alors radicalement de style. Les architectes abandonnent toute référence à l'Art Nouveau en utilisant des éléments gothiques comme l'ogive dont l'utilisation au niveau de la pergola de la porte évoque les voutes d'un couvent. On pourrait presque parler de retour à Viollet-le-Duc.
Après la rue Daguerre, deux villas jumelles interpellent quant à leur style très difficilement déterminable. Ce ne sont pas les maisons les plus réussies de l'Avenue, sans aucun doute !
A l'extrémité de la rue, on retrouve une tour sur le côté opposé à celle qui marque l'entrée sur la rue Saint-Gabriel. Il y a un jeu subtil de réponse entre les différents édifices tout au long de la rue. Dans cette maison la référence aux châteaux médiévaux est évidente par l'utilisation de l'ogive et de la tour ronde. Une nouvelle fois, l'ombre de Viollet n'est pas loin, alors que la présence d'un bow-window réintègre ce mini-château dans l'ensemble de la rue.
En remontant la rue sur l'autre côté, on tombe sur une grosse maison de style "notaire de province" qui surprend et amuse par sa simplicité bourgeoise.
Les deux maisons voisines avec leur superbe bow-window, montrent, à l'évidence, une influence de l'architecture anglaise.
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